En 2019, la plateforme Netflix a bouleversé le paysage du cinéma d’action en lançant « 6 Underground », un film ambitieux réalisé par Michael Bay. Ce long-métrage, qui figure parmi les plus coûteux produits par Netflix à ce jour, propose un cocktail explosif mêlant adrénaline, stratégies clandestines, et un casting international emmené par Ryan Reynolds. Le récit, centré sur une équipe secrète d’individus ayant simulé leur mort pour œuvrer dans l’ombre, a suscité autant d’enthousiasme que de critiques. Si certains saluent le rythme effréné et les scènes spectaculaires, d’autres regrettent une narration parfois confuse et une durée jugée excessive. Cette dualité reflète les débats actuels sur la manière dont les géants du streaming influent sur la production cinématographique, tout en mettant en lumière l’évolution des attentes des spectateurs à l’ère digitale.
Netflix, en collaborant avec des studios tels que Skydance Media et Bay Films, a investi un budget de 150 millions de dollars dans ce projet, témoignant de sa volonté d’entrer de plain-pied dans la course aux blockbusters. À travers des décors allant des rues historiques de Florence aux villes modernes des États-Unis, « 6 Underground » illustre aussi la capacité du cinéma à mêler esthétisme et action pure, tout en s’appuyant sur les technologies de tournage les plus avancées. En 2025, alors que les plateformes continuent de dominer la distribution des films, le parcours de ce film offre un éclairage précieux sur les relations complexes entre production, critique, et réception publique dans un contexte en constante mutation.
Analyse détaillée du scénario et de la construction narrative de « 6 Underground »
L’un des défis majeurs de « 6 Underground » réside dans la conception même de son intrigue. Le film présente une équipe d’élite formée par six milliardaires, tous ayant simulé leur propre mort pour agir incognito. Cette prémisse soulève une question centrale : comment conjuguer complexité scénaristique et lisibilité ? Michael Bay et les scénaristes Rhett Reese et Paul Wernick ont opté pour une narration dynamique, ponctuée de flashbacks et de retours en arrière, afin de dévoiler progressivement le passé de chaque personnage. Cependant, ce choix, s’il enrichit la profondeur individuelle des protagonistes, a également introduit une certaine confusion pour une partie du public et des critiques.
Chaque membre de cette équipe, surnommée « les fantômes », apporte une expertise particulière—du spécialiste en technologie au combattant aguerri—ce qui dynamise les interactions et les séquences d’action. Pourtant, ce foisonnement peut alourdir le récit, dispersant parfois l’attention du spectateur. Par exemple, la succession rapide des lieux, passant de Los Angeles à Florence, avec des scènes filmées dans des sites emblématiques comme la Piazza del Campo à Sienne, ajoute à la sensation d’un voyage cinématographique aussi intense qu’effervescent. L’utilisation de ces décors réels offre un contraste saisissant entre la sophistication des courses-poursuites et la trame parfois fragmentée.
Malgré ces difficultés, certains moments clés démontrent la réussite narrative du film, notamment dans la construction de la tension autour de la mission principale : éliminer un dictateur brutal. On remarque, dans cette intention, une volonté d’aborder le thriller d’action sur un plan presque moral, où la justice extrajudiciaire devient le moteur des protagonistes. Toutefois, la complexité des motivations individuelles reste en deçà des attentes, souffrant parfois d’une écriture sacrifiée au profit du spectacle. Dès lors, « 6 Underground » illustre un compromis entre un script original ambitieux et les exigences commerciales d’un blockbuster à grand budget, projeté sur une plateforme mondiale.
Les choix de réalisation de Michael Bay : un style polémique et spectaculaire
Michael Bay, connu pour son style de réalisation reconnaissable mêlant scènes spectaculaires, explosions et montage rapide, a appliqué ces caractéristiques à « 6 Underground » avec une intensité rarement vue sur une plateforme de streaming. Dès le début, son approche vise à immerger le spectateur dans une expérience visuelle et sonore frontale, où le rythme effréné ne laisse guère de place à la contemplation. Cette méthode se manifeste notamment au travers de scènes d’action chorégraphiées avec une virtuosité technique, souvent filmées en plans séquences prolongés, comme dans les séquences de course-poursuite réalisées à Florence.
Le recours à des effets visuels audacieux et à une photographie dynamique, orchestrée par Bojan Bazelli, contribue à créer une atmosphère où le spectaculaire prime sur la subtilité. Cette emphase sur l’image et le mouvement n’est pas sans conséquences sur la réception critique ; certains journalistes reprochent au film un excès de bruit et de frénésie, qui nuit à la clarté narrative et à la cohésion globale. Néanmoins, cette esthétique fait partie intégrante de l’identité du réalisateur et explique, en partie, l’engouement de certains publics à travers le monde.
Par son tournage dans des lieux emblématiques d’Italie, notamment à Rome et en Toscane, le réalisateur mélange subtilement authenticité géographique et mise en scène hyper-stylisée. La combinaison offre un tableau visuel unique dans le paysage des films d’action actuels. Michael Bay mise également sur une direction d’acteurs énergique, où Ryan Reynolds donne vie au personnage principal avec une touche d’humour et de second degré, renforçant l’impact émotionnel dans ce contexte de violence et d’intrigue.
Au fil du temps, « 6 Underground » est devenu un cas d’étude pour analyser l’équilibre entre une réalisation spectaculaire et les limites d’une narration trop fragmentée. En 2025, le film reste une référence incontournable pour comprendre comment le style Bay s’adapte et se confronte aux exigences des plateformes de streaming comme Netflix, qui investissent massivement dans des productions de grande ampleur.
Impact et réception critique du film au sein des communautés cinématographiques et du grand public
À sa sortie, « 6 Underground » a généré un panel de réactions contrastées qui reflètent la polarisation fréquente autour des œuvres à gros budget conçues pour le streaming. Sur la scène internationale, le film a accumulé des scores mitigés : 36 % d’avis positifs sur Rotten Tomatoes et une note moyenne autour de 4,8/10 selon les critiques américaines. Cette disparité traduit moins un désaveu absolu qu’une division quant aux priorités du cinéma d’action contemporain : doit-il sublimement distraire ou proposer une histoire dense et structurée ?
En France, platforms et médias spécialisés comme Allociné affichent une moyenne de 2,2 sur 5, témoignant d’un accueil partagé. Certes, plusieurs critiques ont loué la puissance des scènes d’action ainsi que la performance de Ryan Reynolds, appuyant sur le fait que l’expérience visuelle sur Ciné+ ou Canal+ peut séduire les amateurs du genre. Cependant, la presse indépendante, comme Les Inrockuptibles, a pointé du doigt l’abondance de flashbacks et un scénario jugé confus, nuisant à l’immersion.
Cette réception diverse souligne aussi la fracture dans la manière dont les plateformes telles que Netflix, Gaumont ou StudioCanal redéfinissent la façon dont le public consomme les films. La disponibilité immédiate et globale sur Internet modifie les attentes, poussant certains cinéphiles traditionnels vers un rejet du format, tandis que d’autres embrassent cette nouvelle énergie cinétique.
Par ailleurs, l’investissement conséquent de Netflix dans ce projet, surpassant celui de films comme « Bright », pose des questions sur la viabilité économique et la pérennité des productions exclusives au streaming. L’expérience de « 6 Underground » éclaire les stratégies des producteurs et diffuseurs pour capter une audience mondialisée, en sélectionnant des talents comme Michael Bay et Ryan Reynolds, capables d’attirer un large public. Ce phénomène s’inscrit dans un contexte où les acteurs historiques tels que Pathé ou UGC observent ces mutations, parfois en adaptant leur propre modèle aux exigences du numérique.
La musique et la direction artistique : un rôle clé dans l’immersion du spectateur
La dimension sonore et visuelle de « 6 Underground » joue un rôle fondamental pour maintenir la tension et l’engagement du spectateur. Composée par Lorne Balfe, la bande originale du film accompagne chacune des scènes d’action avec une intensité dramatique qui renforce le côté épique et palpitant. La musique est particulièrement réussie lors des moments de course-poursuite ou des confrontations majeures, parfois même soulignant les moments plus intimes ou réflexifs, apportant ainsi une profondeur supplémentaire au récit.
Sur le plan artistique, la direction réalisée par Géza Kerti et son équipe a soigneusement élaboré les décors et costumes pour correspondre au ton global du film. Par exemple, la collaboration avec la costumière Jany Temime a permis de créer des looks distinctifs pour chaque membre de l’équipe clandestine, renforçant leur individualité tout en soulignant leur unité. Le choix des environnements naturels, combiné avec des éléments technologiques futuristes, crée un univers visuel cohérent, où le luxe et la clandestinité cohabitent en permanence.
Ce travail artistique s’inscrit dans une tradition du cinéma d’action à la croisée des influences hollywoodiennes et européennes, illustrant l’importance de lieux comme Florence pour offrir une authenticité et une richesse visuelle rare. En 2025, cette alliance entre esthétique soignée et tempo musical propulse encore « 6 Underground » comme un exemple marquant de l’ambition visuelle portée par les plus grandes plateformes de streaming.
Qui sont les principaux acteurs de 6 Underground ?
Le film met en vedette Ryan Reynolds, Mélanie Laurent, Manuel Garcia-Rulfo, Ben Hardy, parmi d’autres talents internationaux.
Quelle est la particularité du scénario de 6 Underground ?
Le scénario repose sur une équipe secrète de six individus ayant simulé leur propre mort pour mener des opérations clandestines et éliminer des criminels puissants.
Où a été tourné 6 Underground ?
Le tournage a principalement eu lieu à Los Angeles, Rome et dans plusieurs villes italiennes dont Florence et Sienne.
Comment le film a-t-il été accueilli par la critique ?
Il a reçu des critiques mitigées, avec des louanges pour ses scènes d’action spectaculaires et des reproches concernant son scénario et sa durée.
Quel rôle joue Netflix dans la production de 6 Underground ?
Netflix a acquis le film pour une distribution exclusive sur sa plateforme, en faisant l’une de ses productions les plus coûteuses et ambitieuses dans le domaine du cinéma d’action.