Haïti, de l’ombre à la lumière

Pauvreté, corruption, violence, catastrophes naturelles… Haïti est marqué par des drames à répétition et une instabilité politique qui empêchent le pays de sortir de l’ornière. Parmi les difficultés qui frappent directement le peuple haïtien, la pénurie d’électricité s’avère particulièrement injuste car elle prive la population d’une ressource essentielle à l’activité économique et à son bien-être. Si aujourd’hui trois quarts des Haïtiens n’y ont pas accès, c’est que les oligarques qui contrôlent l’électricité en fond un business juteux : en 10 ans, près de 1,2 milliards de dollars de recettes, pour seulement 30 millions de dollars d’investissements…

Depuis cinq ans, grâce au rapport de la Commission de pilotage du secteur de l’énergie qui a permis de mettre à jour un vaste système de surfacturation, les failles majeures de ces contrats et les noms des oligarques soupçonnés de corruption et d’enrichissement illicite sont connus. Alors que le Président Jovenel Moïse a fait du règlement de la crise énergétique une priorité dès son arrivée au pouvoir fin 2016, où en est la situation suite à la reprise en main par l’Etat de l’exploitation de la centrale de Varreux en novembre 2019 ? Six mois après la descente de la police judiciaire aux domiciles de Dimitri Vorbe, vice-président de la compagnie Sogener, et d’Elisabeth Débrosse Préval, l’ex-épouse du Président Préval, directement visés par le rapport, le pays se dirige-t-il vers une sortie de crise énergétique ?