En 2019, Netflix bouleverse le paysage du cinéma d’action en produisant un film ambitieux et spectaculaire : 6 Underground. Signé Michael Bay, maître incontesté des explosions et de l’action débridée, ce long-métrage marque une nouvelle étape dans la collaboration entre le réalisateur et la plateforme de streaming, qui cherche à se positionner durablement face aux studios traditionnels comme Universal Pictures. Avec un budget colossal de 150 millions de dollars, jamais un film Netflix original n’avait atteint une telle envergure, rivalisant ainsi avec des franchises phares telles que Transformers ou Fast and Furious. Au cœur du projet, Ryan Reynolds incarne un mystérieux milliardaire qui, avec une équipe d’élite, décide de simuler sa propre mort pour mener une guerre invisible contre les dictateurs et criminels que le système mondial tolère.
Les critiques sont toutefois partagées : si le jeu d’acteurs et les séquences d’action sont salués, la mise en scène frénétique et la longueur du film font débat. Ce paradoxe entre ambitions haut perchées et réception parfois tiède illustre bien l’évolution du cinéma à l’ère du streaming, où l’effet spectacle s’imbrique désormais avec une stratégie globale de conquête des abonnés. Le tournage aux multiples décors internationaux, notamment en Italie et aux Émirats arabes unis, dévoile également une production aux méthodes novatrices, intégrant des cascades réelles et des chorégraphies de parkour époustouflantes. Ce mélange d’intensité et de visuel a fait de 6 Underground un film emblématique des tentatives de Netflix en 2025 pour rivaliser avec ses concurrents du cinéma classique.
Une équipe d’ »invisibles » contre l’injustice mondiale dans le film 6 Underground
Au-delà de son apparence de blockbuster classique, 6 Underground propose une intrigue centrée sur une équipe clandestine unie par un idéal commun : abolir l’impunité des dictateurs et criminels que la justice internationale ne peut atteindre. Magnet S. Johnson, interprété par Ryan Reynolds, est un milliardaire ayant simulé sa mort pour orchestrer cette organisation d’ »invisibles ». Cette idée de renoncer à toute identité pour renverser un pouvoir oppresseur soulève des questions morales complexes sur le vigilantisme et les limites de la légitimité. Le film explore ainsi une dimension politique souvent absente des productions d’action commerciales.
La formation de cette équipe aux compétences diverses – espionnage, conduite, guérilla urbaine, médecine – illustre la nécessité d’une complémentarité et d’une solidarité, même entre individus aux passés et cultures variés. Chacun prend un numéro plutôt qu’un nom, renforçant cette notion d’anonymat et de sacrifice personnel. Dans le contexte du film, ce choix dramaturgique fait écho à la volonté de s’effacer pour l’intérêt collectif, une thématique particulièrement pertinente à l’ère des réseaux sociaux où l’image individuelle est omniprésente.
Les actions menées à travers le monde, notamment en Italie, Vegas ou Hong Kong, mêlent stratégie, violence et technologie pointue, avec des objectifs clairs comme le renversement du dictateur de Turgistan. Cette souveraineté parallèle agit comme un miroir déformant des interventions réelles, souvent critiquées pour leur manque d’efficacité ou leur arrière-pensée géopolitique. Le film invite donc à la réflexion sur la justice transnationale, tout en délivrant un spectacle spectaculaire qui ne laisse aucun répit au spectateur.
Les coulisses du tournage : entre défis techniques et décors internationaux
Rien n’a été laissé au hasard dans la production de 6 Underground. Michael Bay, connu pour son goût du spectaculaire, a particulièrement mis en avant des cascades réelles et une intensité visuelle poussée à son paroxysme. Le tournage s’est ainsi étendu sur plusieurs pays, mêlant historiques et modernes : les rues historiques de Florence en Italie ont servi de terrain de jeu pour une course-poursuite iconique, tandis que les Emirats arabes unis ont remplacé diverses villes emblématiques comme Las Vegas, Hong Kong ou même la fictive Turgistan. Cette polyvalence de localisation montre à quel point la production était ambitieuse dans ses effets et son réalisme.
Quelques anecdotes soulignent la complexité du tournage : la séquence de parkour a mobilisé la célèbre équipe britannique Storror, connue pour ses performances audacieuses en milieu urbain, signant ainsi des scènes vraiment impressionnantes sur le dôme de la cathédrale de Florence. Par ailleurs, la coopération avec l’armée émiratie a permis d’utiliser des hélicoptères Apache et Black Hawks, ajoutant une authenticité militaire rarement vue dans ce genre de production Netflix.
Le choix de tourner dans des lieux protégés par un patrimoine historique, avec en toile de fond des monuments vieux de plusieurs siècles, a également suscité étonnement et curiosité. Michael Bay exprimait sa surprise que ces endroits aient accepté les cascades spectaculaires, témoignant de la rencontre entre modernité et tradition dans ce projet. Au final, ces ingrédients ont contribué à créer un film visuellement impressionnant, bien que parfois critiqué pour son excès de frénésie.
Le casting et la musique, clés du ton du film 6 Underground
La star principale, Ryan Reynolds, apporte à 6 Underground son charme ironique et un jeu souvent sarcastique, contrastant avec la gravité de la mission. Sa prestation équilibre la tension dramatique avec des moments d’humour, une recette devenue populaire dans les films d’action modernes depuis Deadpool, autre succès scénarisé par Paul Wernick et Rhett Reese. L’ensemble du casting réunit également des talents internationaux : Mélanie Laurent, Manuel Garcia-Rulfo ou encore Ben Hardy, créant une sensation de diversité et de cohésion propre à une équipe mondiale.
La bande originale, composée par Lorne Balfe, ancien collaborateur de Michael Bay, renforce cette dynamique à travers des morceaux mêlant intensité rythmique et accents dramatiques. Les différentes pistes – telles que « Point of Extraction » ou « One Rule » – accompagnent parfaitement les scènes d’action, leur donnant un souffle épique. Sortie en même temps que le film sur Milan Records, la musique est un pilier essentiel de l’ambiance tendue et frénétique qui ne laisse aucun répit au spectateur. Cette synergie entre le visuel et l’auditif crée donc une expérience immersive marquante.
Par ailleurs, les personnages du film, nommés par des chiffres (One à Seven), cachent un arrière-plan profond qui est dévoilé via des flashbacks et dialogues étalés sur la durée. Cette construction narrative, bien que parfois jugée confuse, apporte au spectateur une manière alternative d’entrer dans l’histoire, fondée moins sur des noms que sur des rôles et motivations individuelles. Le ton général du film oscille entre le spectaculaire pur et un questionnement moral sous-jacent, donnant une vraie densité malgré le rythme effréné.
Réception critique et impact sur la stratégie Netflix
Lors de sa sortie, 6 Underground a suscité une vague de critiques contrastées. Bien que le public ait été nombreux, dépassant 83 millions de vues sur Netflix au cours du premier mois, les critiques professionnelles se sont souvent montrées réservées, évoquant un film trop bruyant, parfois incohérent, où la surcharge d’explosions prend le pas sur l’intrigue et le développement des personnages. Sur Rotten Tomatoes, la note plafonnait à 36 %, signe d’un accueil mitigé. Certains ont qualifié le film de « récital de scènes d’action avec peu de sens », tandis que d’autres lui ont reconnu un charme délirant et une énergie contagieuse.
Cette réception mitigée questionne les ambitions de Netflix, qui cherchait avec ce projet à créer une nouvelle franchise d’action capable de rivaliser avec les succès d’Universal Pictures tels que Extraction ou Red Notice. Malgré son succès d’audience, la plateforme a finalement renoncé à un second volet, jugeant que le film n’avait pas réussi à créer l’attachement nécessaire aux personnages et à l’univers pour pérenniser une saga. Ce retour d’expérience illustre les défis rencontrés par les productions à très gros budget dans un contexte de streaming où l’immédiateté favorise souvent les contenus plus accessibles et moins complexes.
En parallèle, 6 Underground a renforcé la place de Michael Bay dans le domaine des réalisateurs capables de s’adapter aux modes de diffusion actuels, même si son style reste parfois polarisant. Le film a ainsi ouvert la voie à de nouveaux projets de cinéma d’action pensés pour un public global, hybride entre fans de blockbusters et consommateurs de séries et films à la demande.
Alors que le paysage audiovisuel évolue, le pari de Netflix avec 6 Underground reste un cas d’école pour comprendre les enjeux du cinéma d’action à l’ère numérique : entre spectacle grandiose, narration hybride et attentes d’un public mondial.
Les innovations et techniques visuelles marquantes dans 6 Underground
Le film témoigne d’un usage sophistiqué de techniques visuelles modernes pour créer une immersion renouvelée dans le film d’action. Michael Bay a combiné des prises de vue en caméra stabilisée à des images tournées en hélicoptère et drone, permettant des plans aériens époustouflants qui s’intègrent parfaitement à la vitesse effrénée du récit. Ces innovations, maîtrisées avec brio, offrent une sensation de mouvement et d’urgence rarement atteinte dans des productions similaires.
De plus, l’intégration du parkour, mise en œuvre grâce à l’équipe Storror, apporte une dimension d’agilité et de réalisme physique peu commune à Hollywood. Alors que les effets spéciaux et les cascades digitales tendent à dominer, 6 Underground valorise les performances humaines, mettant en avant l’endurance et l’audace des cascadeurs. Ces séquences dans des environnements urbains aussi emblématiques que Florence ou Los Angeles donnent une dynamique nouvelle, rappelant l’énergie brute de classiques comme The Italian Job, mêlée à l’intensité des scènes de Fast and Furious.
Cette modernité visuelle ne se limite pas à la technique mais s’accompagne d’une esthétique calculée, avec des choix de couleurs vives, comme le vert fluorescent de la voiture Alfa Romeo pendant la séquence de poursuite, et un éclairage contrasté qui souligne à la fois la noirceur des enjeux et la vitesse du tempo. Ces éléments renforcent la personnalité du film tout en répondant aux attentes fortes d’un public friand d’innovation technologique et de renouvellement narratif.
Comment le film 6 Underground s’inscrit-il dans la carrière de Michael Bay ?
6 Underground marque une transition de Michael Bay vers le streaming en travaillant avec Netflix. Le film conserve son style flamboyant d’action spectaculaire tout en explorant une narration plus moderne adaptée aux audiences numériques.
Quel est le rôle de Ryan Reynolds dans 6 Underground ?
Ryan Reynolds incarne Magnet S. Johnson, un milliardaire qui simule sa propre mort pour diriger une équipe secrète chargée d’éliminer des criminels impunis, apportant humour et profondeur à son personnage.
Pourquoi la production de 6 Underground a-t-elle été remarquable ?
Le tournage a eu lieu dans plusieurs pays, utilisant des lieux historiques comme Florence, et bénéficié du soutien de l’armée émiratie pour des scènes authentiques d’hélicoptères, ce qui est rare pour un film Netflix.
Quelle a été la réaction du public et des critiques face à 6 Underground ?
Le film a attiré plus de 83 millions de spectateurs sur Netflix dans le premier mois, mais a reçu des critiques mitigées, certains trouvant le film trop bruyant et incohérent, d’autres appréciant son énergie et son spectacle.
6 Underground aura-t-il une suite ?
Malgré son succès en termes de vues, Netflix a décidé de ne pas poursuivre la franchise car le film n’a pas su créer un fort attachement aux personnages ou à l’univers proposé.