En mai 2025, le Festival de Cannes a révélé un documentaire poignant et indispensable sur la situation à Gaza, intitulé « Put Your Soul on Your Hand and Walk ». Signé par la réalisatrice franco-iranienne Sepideh Farsi, ce film bouleversant est le fruit d’une collaboration unique avec Fatma Hassouna, une jeune photojournaliste palestinienne de 25 ans. Incapable de se rendre sur place en raison du blocus et des restrictions, Sepideh Farsi a capté à travers des appels vidéo la vie quotidienne sous les bombardements à Gaza, offrant une voix rare et précieuse dans un paysage médiatique souvent fragmenté. La projection du documentaire à Cannes a pris une dimension solennelle après la perte de Fatma, tuée dans un bombardement tragique quelques semaines avant le festival, faisant de ce film un vibrant hommage à sa mémoire et à sa détermination à témoigner sous la violence.
Ce documentaire emblématique, coproduit par plusieurs sociétés incontournables telles que Gaumont, MK2, Les Films du Losange, et soutenu par des acteurs majeurs de la production et diffusion comme le CNC, France 2, Arte et Canal+, déploie un regard intimiste sur un territoire isolé, où la photographie devient un acte de résistance. La présentation officielle à Cannes incarne non seulement un devoir de mémoire, mais aussi une dénonciation de la censure et du silence médiatique qui pèse depuis le début des hostilités en octobre 2023. Le récit au cœur du film est construit autour de portraits, d’appels vidéo et d’images fixes qui capturent l’angoisse, la force et la résilience d’une jeunesse palestinienne en proie à un siège militaire sans fin.
Un témoignage audiovisuel inédit : la naissance de « Put Your Soul on Your Hand and Walk » au Festival de Cannes
« Put Your Soul on Your Hand and Walk » est le fruit d’une idée défiante face à l’impossibilité physique d’accéder à Gaza. La réalisatrice Sepideh Farsi, empêchée d’entrer sur le territoire par les autorités israéliennes, a su contourner cet obstacle grâce à un partenariat virtuel et profondément humain avec Fatma Hassouna. Cette dernière, photographe installée au cœur de Gaza, est devenue ses yeux et ses oreilles en capturant le quotidien sous les bombes. La singularité du récit repose sur la complicité née de ces échanges vidéo mensuels qui se sont étalés sur plus d’un an, depuis octobre 2023. Ces dialogues intenses et personnels dévoilent une jeunesse enfermée, qui tente de poursuivre une vie normale malgré la peur constante des bombardements et du siège.
Ce documentaire, présenté dans la sélection indépendante de l’ACID au Festival de Cannes, a surpris par sa puissance émotionnelle et son humanité. À travers les images fixes de Fatma, que la réalisatrice intègre habilement avec des extraits télévisés, le spectateur est placé en immersion directe, ressentant la densité du conflit à travers le prisme individuel. La mise en scène du film met également en lumière une absence, celle de Fatma elle-même, tragiquement décédée dans un bombardement tragique, rendant la projection à Cannes autant un hommage qu’un témoignage bouleversant. Avoir pu porter ce film sur un événement de l’envergure de Cannes, avec le soutien de partenaires stratégiques comme France Télévisions ou le CNC, souligne l’importance de préserver et diffuser ces voix marginalisées sur la scène mondiale.
Fatma Hassouna, icône d’une résistance photographique et victime d’un drame humanitaire
Fatma Hassouna, ou « Fatem » comme la surnommaient ses proches, incarne une nouvelle génération de Palestiniens déterminés à porter la réalité de leur enclave au-delà des frontières closes. Dès le début de l’offensive israélienne d’octobre 2023, elle documente, sans relâche, le quotidien sous siège, entre explosions et drames humains, dans le nord de Gaza, en particulier dans le quartier al-Touffah où elle vivait. Son travail, guidé par une ferme volonté de montrer ce que les médias internationaux peinent souvent à relayer, devenu central pour Sepideh Farsi, transformant son regard en un témoignage audiovisuel aussi politique que personnel.
Malgré la dangerosité constante, Fatma exprimait, dans ses conversations et ses images, le désir profond d’une vie normale, loin de la guerre. Sa présence faisait écho au sort de plus de 200 journalistes tués depuis le début des hostilités, soulignant la précarité de la presse locale dans un territoire soumis à des bombardements incessants et à l’interdiction d’accès pour la plupart des correspondants étrangers. Sa mort, survenue le 16 avril 2025 dans un bombardement de l’immeuble familial, a suscité une onde de choc dans la communauté internationale du cinéma, repris notamment par les sociétés de production comme Gaumont ou MK2 qui soutiennent le documentaire, ainsi que par la Société des Réalisateurs de Films.
L’hommage sur la Croisette a transcendé la simple projection de film pour devenir un moment de recueillement collectif. La présidente du jury du festival, Juliette Binoche, a évoqué Fatma lors de la cérémonie d’ouverture, tandis qu’une tribune signée par plus de 300 figures du cinéma français et international, parmi lesquelles Pedro Almodovar et Adèle Exarchopoulos, dénonçait le silence médiatique toujours persistant sur Gaza. A travers cette destinée tragique, le documentaire inscrit dans les mémoires la nécessité d’accorder une place à ces voix de l’intérieur, souvent sacrifiées à l’oubli et au conflit.
Les enjeux médiatiques et politiques du documentaire sur Gaza à Cannes
La diffusion à Cannes du documentaire « Put Your Soul on Your Hand and Walk » est bien plus qu’une simple projection artistique. C’est un acte politique et médiatique fort, d’autant plus dans un contexte international où l’accès à Gaza reste bloqué pour la majeure partie des journalistes étrangers. France 2, Arte, ainsi que Canal+ et France Télévisions ont contribué à porter ce projet, assurant un relais jusqu’aux salles françaises et aux écrans européens après sa sortie en salle en septembre 2025.
Le CNC a également joué un rôle clé en soutenant ce film, reconnaissant la nécessité d’apporter un éclairage inédit sur une crise souvent médiatisée à travers des prismes extérieurs. Ce documentaire véhicule une narration palestinienne essentielle, rééquilibrant un reportage qui, traditionnellement, laisse peu de place aux témoignages directs des habitants de Gaza. La démarche de Sepideh Farsi, mêlant images en direct, images fixes et voix off personnels, vise à reconnecter le public avec la réalité brute des civils pris dans le conflit.
Les débats suscités à Cannes durant la sélection de ce film ont également souligné le rôle indispensable des réalisateurs et producteurs indépendants dans l’accès à des récits marginalisés. La collaboration entre les sociétés majeures de production et les réseaux de diffusion publics garantit que la parole de Gaza franchira les frontières, éveillant la conscience collective et engageant discussions politiques et humanitaires post-projection. Ce sont donc des acteurs comme Gaumont, MK2 ou Les Films du Losange qui, en partenariat avec la Société des Réalisateurs de Films, assurent une visibilité pérenne à ce type de documentaires à fort impact.
Le film face à la réalité crue de Gaza : analyse de la réception et perspectives d’avenir
La réception du film à Cannes a été marquée par une intense émotion, exacerbée par le contexte tragique de la disparition de Fatma Hassouna. Le documentaire, encore en phase de post-production au moment de la mort de la photojournaliste, a été maintenu en l’état par Sepideh Farsi, qui a souhaité préserver intacte la mémoire vivante de son amie. Un hommage final sous forme de générique rend hommage aux victimes, sans toutefois transformer le montage initial qui montre la vie telle qu’elle était, dans toute sa complexité et sa souffrance.
Cette posture artistique souligne l’engagement éthique de la réalisatrice envers ceux qu’elle a filmés, refusant de transformer son œuvre en une parole posthume caricaturale ou un simple pamphlet. L’utilisation des appels vidéo, des photographies et des extraits d’archives donnant la parole à Fatma permet de saisir les contradictions et la fragilité d’une existence prise dans un conflit souvent réduit à des statistiques froides dans les médias traditionnels. La force du film tient à cette parole incarnée, jamais instrumentalisée.
Après sa présentation à Cannes, « Put Your Soul on Your Hand and Walk » a suscité l’intérêt des chaînes telles qu’Arte et Canal+, qui envisagent une diffusion large pour toucher un public européen élargi. Ce documentaire ouvre aussi des pistes pour la production de récits similaires sur d’autres zones de conflit, renforçant la position des documentaires comme outils cruciaux pour la compréhension internationale. Quant au Festival de Cannes, il réaffirme ainsi son rôle crucial dans la révélation de projets engagés capable de sensibiliser au-delà des cercles traditionnels du cinéma.
Qui était Fatma Hassouna ?
Fatma Hassouna était une jeune photojournaliste palestinienne de 25 ans, ayant documenté le quotidien à Gaza sous le siège militaire, avant d’être tragiquement tuée en avril 2025.
Comment le documentaire a-t-il été réalisé malgré l’impossibilité d’accès à Gaza ?
La réalisatrice Sepideh Farsi a collaboré à distance avec Fatma Hassouna via des appels vidéo et photos afin de capturer la vie quotidienne dans la bande de Gaza sous les bombardements.
Quel est le rôle du Festival de Cannes dans la diffusion de ce documentaire ?
Le festival a permis une visibilité internationale importante au documentaire, soulignant l’importance de porter ces voix marginalisées et de sensibiliser un large public au conflit à Gaza.
Quels acteurs de la production et diffusion ont soutenu ce film ?
Des sociétés comme Gaumont, MK2, Les Films du Losange, ainsi que des diffuseurs publics et privés tels que France 2, Arte, Canal+, France Télévisions et le CNC ont soutenu la production et la diffusion du film.
Le documentaire a-t-il été modifié à la suite de la mort de Fatma Hassouna ?
La réalisatrice a choisi de ne pas modifier le montage initial pour préserver l’authenticité du témoignage, mais a ajouté un hommage à la mémoire de Fatma dans les crédits de fin.